Letraset, Mécanorma ou caractères en transfert. Mambo le Décalco !

Avant, on faisait tout à la main. Pas d’ordinateur. Pas d’internet. La belle vie ?

Je n’ai pas connu ces procédés DIY dans ma vie professionnelle. Je m’imagines toujours les gars dans les années 70 en train de gratter leurs lettres. C’est un peu fou cette facilité que l’on à produire aujourd’hui des supports imprimés ou numériques. Un wordpress, un canva et hop je peux créer en quoi, une heure, un support de communication accessible H24 7J/7 de partout dans le monde. Et les gars grattaient des lettres.

Si un graphiste des années 70 tombe sur cette page et à des ressources à partager 😉 Je suis preneuse.

Les caractères transfert

Les caractères transfert sont des polices de caractères imprimés par planches de différents formats, que l’on peut transférer un à un sur le support de son choix, par frottage au moyen d’un stylet, d’un stylo-bille ou de tout outil approprié. Le terme anglais, dry transfer (« transfert à sec »), indique bien qu’il s’agit d’un décalque sans solvant ni eau. Une planche de caractères transfert contient un jeu de caractères dans un corps donné (qui peut aller du corps 6 au corps 144), généralement complet (capitales, bas de casse, chiffres, signes diacritiques) en quantité variable selon le corps et la fréquence d’emploi supposée. Le support, transparent, permet de repérer exactement la position de la lettre à transférer. La principale difficulté, dans ce travail « manuel », étant de placer régulièrement les caractères les uns par rapport aux autres (les approches), certaines planches étaient munies de repères supposés faciliter ce travail.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Caract%C3%A8res_transfert

Letraset, une entreprise de décalcomanies 😉

Letraset est une entreprise britannique fondée en 1959 et active sur le marché de la typographie. Spécialiste des caractères transfert, elle finit par développer ses propres polices, agissant dès lors comme une fonderie typographique. Sa première création originale, Compacta, est dessinée par Fred Lambert en 1963.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Letraset

Et ci-dessous, un article complet sur le sujet trouvé sur l’internet.
Merci Martial.

http://laitramshop.blogspot.com/2016/03/mambo-le-decalco.html

Mambo le décalco ! by Martial Roulot

« LetrAVision » aussi vendu sous « Letraset Project-a-type » décliné en 6 couleurs et adapté à la chaleur du projecteur et pour un report sur acétate… On trouvait aussi au catalogue des gros points et des fonds colorés ; ça pouvait pas être pire que les actuelles présentations pptx et leurs infâmes templates !   C’était au fond d’un magasin franchisé en centre ville de la préfecture de Seine-et-Marne – le nombre limité d’enseignes spécialisées associé à ces quelques indices de géo localisation devraient pouvoir orienter les curieux. Là se trouvait un tas important de planches qui devaient y reposer depuis une bonne trentaine d’années au bas mot ; essentiellement des motifs utiles au dessinateur projeteur en architecture (d’antan) : voitures, arbres, éléments sanitaires mais encore des codes de représentations ; flèches, traits et lignes en tous genres… Au milieu de ce fatras abandonné, quelques alphabets que je m’empressai de récupérer. En remontant du sous-sol de la boutique je découvris un présentoir tournant avec d’autres produits de ce même genre dans un autre format et sous une autre marque mais relevant toujours du même procédé : le transfert.  

Martial Roulot

Le bureau du graphiste en 1973 (?) Son petit meuble à tiroirs pour ranger ses planches, son brunissoir pour frotter ses films, son X-Acto (marque maison) et ses pinces brucelles (on ne les voit pas ici). Enfin ses supers feutres Pantone qui n’arboraient pas encore trois pointes…
Dry transfer (ou rub-down) disent les anglosaxons, sans doute fiers de la marque britannique leader en la matière, et dont on a fait un terme générique : (les) Letraset. Les plus jeunes la connaissent encore peut-être pour l’avoir lu sur leur feutres ; encore que les fameux Tria, en proie à quelques vices de conception sur les dernières générations se sont fait damer le pion par les Molotov très largement préférés par les enseignes dominantes. La marque Letraset, créée à l’orée des 60’s devait s’associer avec Pantone pour régner sans partage sur les arts graphiques, dans cette niche, du moins. À peine était-elle concurrencée par la firme Mecanorma dont les planches pendaient au tourniquet de la boutique du centre ville de Melun (pour ne pas la nommer).  Ces deux là se confondent aujourd’hui quand tel collectonneur recherche des « letraset mécanorma ». Vous l’aurez compris, letraset désigne aujourd’hui dans le langage courant les lettres transfert et, par extension, le catalogue qui, tous les ans, en révélait les nouveautés.  

Martial Roulot

Une pochette de « l’autre marque » (et il en avait encore d’autres sur le marché). Le format n’est pas le même; ici, du A4. Le standard letraset était le 380 x 250 mm, soient 15 x 10 pouces (comme la planche d’Helvetica medium en tête de l’article). Les unités de mesures étaient fonction de la zone de distribution (ici, en points didots) mais le distributeur ne manquait pas de donner les conversions (pica/didot), les mesures métriques étant toujours associées aux systèmes typographiques.  

Martial Roulot