La mise en page, un peu d’histoire

N’oublions pas que la PAO est de l’histoire récente !

Si l’apparition historique des logiciels de PAO s’est produite sur des plateformes Apple en 1984, il a fallu quelques années avant que cela ne devienne la norme, on peut ainsi dire que l’on est passé de la composition à la main à la composition assistée par ordinateur en seulement 25 ans alors que les anciens procédés [existaient] depuis plus de 500 ans !

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Avant la généralisation de la PAO, la grille était imprimée sur de grandes feuilles sur lesquelles venaient se coller les différents éléments de la mise en pages après avoir été découpés, puis assemblés à la main. C’était l’époque de la photocomposition. Auparavant encore, la mise en pages était dessiné à la main sur de minces feuilles de papier et il fallait calculer avec précision le nombre de lignes qu’un paragraphe pouvait occuper, afin que le compositeur puisse rentrer un à un tous les caractères du texte et fournir ainsi la mise en pages demandée. La PAO a amorcé une nouvelle ère: il est aujourd’hui possible d’imprimer avec un minimum d’équipement informatique et tout le monde peut s’improviser maquettiste.

500 grilles et feuilles de styles pour l’imprimé et le web, Graham Davis, Éditions Eyrolles, 2008

La typographie

À l’origine, nous utilisions la typographie pour la confection des livres. Ne pas confondre typographie, la police de caractère et presse typo qui est l’ancêtre de la PAO. Ce terme recouvre à la fois le procédé de composition de textes et un système d’impression.
Ce procédé de composition de textes utilise les caractères séparés en relief. Cette technique a été mise au point par Gutenberg vers 1440, qui n’a pas inventé l’imprimerie (comme on le pense souvent)
mais l’utilisation de caractères mobiles et le système d’impression associé, la presse typographique.
En résumé, la typographie est l’art d’assembler ces caractères dans des “formes” servant à l’impression.
La typographie est maintenant une technique d’impression peu utilisée, bien que parfois encore employée pour l’impression de cartes de visite ou la fabrication de beaux livres. Les presses “typo” servent également encore pour la découpe d’imprimés ou de finition particulière. Si cette technique d’impression est devenue obsolète, son influence est en revanche toujours bien présente. On retrouve le vocabulaire technique de la typographie dans l’utilisation des logiciels de PAO et l’impression de documents. On parle de “police” de caractères, d’alignement en “fer à droite” ou de “bas de casse”. La casse désignait la boîte dans laquelle les typographes rangeaient leurs lettres, les minuscules y étaient rangées en bas. Les règles actuelles de composition sont également basées sur celles de la typographie.

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La photocomposition

La photocomposition a permis ensuite le passage de l’édition à l’ère du numérique. C’est un procédé de composition de lignes de texte en qualité typographique par un principe photographique.
Selon des indications fournies lors de la commande (corps, graisse, alignement, etc.), les textes étaient tapés “au kilomètre” sur du papier en noir et blanc. Ces colonnes de texte partaient sur des tables de montage où elles étaient le plus souvent assemblées par des maquettistes avec de la colle et des ciseaux ! La calibration était primordiale et toute correction d’auteur provoquait des sueurs froides.

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Et au final, la PAO

La typographie classique et la photocomposition d’usage complexe, et l’avènement de l’informatique
ont permis de créer, dès la fin des années 1960, des systèmes de composition électronique des textes. Ces systèmes étaient encombrants et coûteux, ce qui les destinait uniquement à des milieux professionnels.
La publication assistée par ordinateur a connu un tournant majeur avec l’arrivée des ordinateurs
Macintosh en 1984. L’utilisation du Macintosh par un large public (agences, studios, indépendants)
et les premiers ordinateurs personnels, aussi puissants que les grosses machines informatiques
de photocomposition, ont offert deux avantages certains : l’utilisation d’une interface ludique et
surtout la simplification de la visualisation du travail sans se préoccuper de la technique. Son
utilisation a séparé les activités de “prépresse” (studios, indépendants) de celle du “flashage”
(ateliers de photocomposition, imprimeurs).

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